Avec notre correspondant à Prague, Alexis Rosenzweig
Près de cinq milliards d’euros en tout : c’est ce que représentent les restitutions et indemnisations approuvées à une courte majorité par les députés tchèques. 2 500 bâtiments et 200 000 hectares avaient été confisqués aux Eglises, après le coup de Prague de 1948.
Principale victime de la nationalisation de son patrimoine, l’Eglise catholique est la principale bénéficiaire de cet accord, qui concerne également des Eglises protestantes et orthodoxes ainsi que la Fédération des communautés juives.
Depuis la chute du régime communiste en 1989, cette restitution fait l’objet d’âpres débats à Prague et c’est une des raisons pour lesquelles les relations entre la République tchèque et le Vatican n’ont pas encore été officialisées par un concordat.
Les Tchèques ont la réputation d’être les plus athées des Européens. Et en cette période de rigueur budgétaire, l’opposition, formée par les sociaux-démocrates et – ironie de l’histoire – par les communistes, souhaite bloquer ce processus au Sénat, où ils sont en majorité.
Le gouvernement actuel du Premier ministre conservateur Petr Necas, fragilisé par des affaires de corruption, devra faire preuve de ténacité encore quelques mois s’il veut faire en sorte que cette loi entre, enfin, en vigueur.