Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Les circoncisions ne doivent pas pouvoir faire l’objet de poursuites pénales. » La déclaration du porte-parole de la chancelière Merkel ce vendredi 13 juillet se veut claire. Après avoir temporisé suite à un jugement d’un tribunal de Cologne interdisant les circoncisions pour des motifs religieux, le gouvernement allemand et la classe politique en général entendent réagir rapidement.
Il est vrai que l’émotion suscitée par le jugement dans les communautés juive et musulmane en Allemagne, mais aussi à l’étranger, prend de l’ampleur. Cette semaine, une conférence de rabbins européens réunie à Berlin évoquait la décision « peut-être la plus grave contre la vie juive en Europe depuis l’holocauste ». Le mot est lâché.
L’Allemagne, en raison de son passé, ne peut se permettre de subir de telles accusations. L’opposition de gauche, mais aussi des responsables conservateurs, veulent aller vite. Ils proposent lors d’une session extraordinaire du Parlement, la semaine prochaine, l’adoption d’un texte consensuel autorisant les circoncisions pour motifs religieux.