De notre correspondante à Madrid, Martine Pouchard
Les mineurs en colère poursuivent leurs actions et se sont confronté de nouveau assez violemment avec les forces de l’ordre.
Durant plusieurs heures, ils ont coupé l’autoroute A66 qui relie la province des Asturies à celle de Léon. Les responsables du mouvement déplorent ces incidents et considèrent qu’il faut mener le conflit sans violence, là où il doit être résolu, c’est-à-dire à Madrid.
C’est le sens de la marche dite « noire », que les mineurs ont entrepris jusqu’à la capitale. L’arrivée à Madrid est prévue le 11 juillet. Et d’ores et déjà, les autorités ont averti les manifestants : si leur droit d'expression sera respecté, il est hors de question qu'ils puissent s’installer et camper en ville, principalement à la Puerta del Sol.
Mieux vaut prévenir que guérir. Du point de vue du gouvernement, il est exclu de rejouer le scénario des Indignés. Les mineurs exigent le maintien des aides au secteur du charbon, qui ont été amputées de 63% pour le budget 2012. Ils demandent que l’on trouve au plus vite des solutions.
En réalité, c’est l’Union européenne qui a décidé de supprimer les aides pour les mines de charbon en 2014. Le gouvernement espagnol a maintenu des conditions très favorables.
Par exemple, 48% des mineurs pré-retraités dès 44 ans touchent 2 100 euros par mois. Les travailleurs ne veulent pas entendre parler de coupes budgétaires et de sacrifices. D’où le conflit en cours.