Avec notre bureau de Bruxelles
Pour l’instant, c’est la plus grande prudence qui règne à Bruxelles après l'élection de dimanche. Les revirements et rebondissements en Grèce ont appris aux Européens à ne pas trop se presser, surtout depuis la proposition de référendum de Georges Papandreou ou l’annonce des législatives de ce printemps.
Personne, donc, ne se félicitera officiellement ici de la constitution du nouveau gouvernement grec, tant qu’il ne sera pas effectivement installé aux manettes dans les ministères. Il semble évident qu’il s’agit là de ce que les Européens appellent de leurs vœux depuis les premières législatives du 6 mai avec impatience.
Ces législatives qui ont placé le gouvernement intérimaire de Lucas Papademos en situation d’affaires courantes, et donc dans l’incapacité de mener à bien les réformes attendues. Ceci est bien entendu le point le plus critique.
Les déclarations des partis grecs après le 6 mai, qui remettaient en cause les réformes promises aux Européens, ont fait trembler sur ses bases la fragile architecture du second plan de sauvetage à la Grèce. Il repose sur un équilibre byzantin, entre créances privées, aides financières et mesures d’austérité. Et les déclarations des dirigeants du Pasok depuis les législatives de dimanche, ne sont pas faites pour rassurer, puisque l’objectif assigné au nouveau gouvernement de coalition serait de renégocier les accords du plan de sauvetage européen.
Ce que les Européens attendent maintenant avec impatience, dans les heures qui viennent, c’est la prise de fonction du nouveau ministre grec des Finances, qui sera attendu de pied ferme ce jeudi soir à Luxembourg.