Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu
La condamnation d’Adrian Nastase est sans doute la décision de justice la plus importante en Roumanie au cours de ces vingt dernières années. Après huit ans de procédure, la Cour suprême a décidé que l’ancien Premier ministre était coupable de corruption. Il avait été accusé d’avoir détourné pour sa campagne électorale en 2004 environ 1,5 million d’euros.
L’ancien Premier ministre a tenté de se suicider lorsque les policiers sont venus l'arrêter. Selon un médecin qui s'est exprimé dans la nuit de mercredi à jeudi, l'état de santé de l'ancien Premier ministre est stable. Adrian Nastase a une blessure à la gorge, mais il est conscient et subira une intervention chirurgicale dans la matinée de ce jeudi 21 juin.
Les avocats d'Adrian Nastase dénoncent un procès « digne des années 50, la pire époque de la dictature communiste » et vont se plaindre auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
La lutte contre la corruption est en marche
Pour la Roumanie, la décision de condamner Adrian Nastase est également un signe que la justice fonctionne. Le pays, qui avait adhéré à l’Union européenne en 2007, est toujours surveillé par la Commission européenne qui lui demande de mieux lutter contre la corruption.
Aujourd’hui, la justice roumaine montre qu’elle n’a plus peur de s’attaquer à ce que l’on a appelé les « gros poissons ». La Roumanie entre ainsi dans le club très restreint des pays européens qui ont condamné d’anciens chefs de gouvernement pour des faits de corruption.