Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Le président de la République doit recevoir aujourd'hui, suivant la procédure, le leader du parti arrivé en tête du scrutin, Antonis Samaras, afin de démarrer les discussions. Samaras a en fait appelé dès hier soir à un accord avec les socialistes du Pasok et le petit parti Gauche démocratique. A eux trois, ils totaliseraient une majorité de 166 sièges sur 300. Mais il n'est pas sûr, pour l'instant, que les partenaires en question acceptent. Lors des précédentes élections, le 6 mai, ces tractations avaient précisément échoué car chaque parti posait ses conditions, incompatibles avec celles des autres.
Cette fois-ci, la pression européenne est beaucoup plus grande, et on sent bien que Samaras est déterminé à former un gouvernement « de salut national » : « Il n'y a pas de temps à perdre », a-t-il dit hier soir. Mais juste avant lui, Evangélos Vénizélos, le leader des socialistes, a déclaré qu'il ne participerait pas au gouvernement sans la gauche radicale de Syriza. Ce qui peut sembler paradoxal, tant le Pasok a dénigré Syriza. Mais le Parti socialiste veut désormais éviter de trop s'exposer : il a fait hier le score le plus bas de toute son histoire. Ceci dit, Alexis Tsipras, le leader de Syriza, a exclu toute collaboration avec Samaras et Venizélos, et il a d'ores et déjà promis une opposition active.