Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Heike Schmidt
Soirée estivale sur la place Omonia où des centaines de drapeaux rouges flottent dans le vent. Retraités, chômeurs, mères de famille et même des hommes en costumes cravates sont venus écouter le jeune rebelle qui défie l’Europe. Alexis Tsipras, chef de la gauche radicale Syriza, traverse la scène en saluant la foule comme une rock-star.
« Dimanche, nous tournons une page pour la grande victoire du peuple, pour la grande victoire de la dignité, pour la grande victoire de l’espoir ». Sa bête noire : les créanciers internationaux, ces cols blancs sans scrupules qui infligent une cure d’austérité brutale à la Grèce en échange de leurs prêts.
« Ils nous menacent et nous terrorisent, ils nous disent que si notre peuple se redresse et vote contre le mémorandum, eh bien, la situation serait encore pire que celle dans laquelle ils nous ont conduit. Ils nous disent que la Grèce risque de sortir de la zone euro. Nous répondons : la Grèce restera dans la zone euro, car à partir de lundi, nous mettrons fin au mémorandum ».
Désabusé après cinq ans de récession, les électeurs veulent croire qu’en cas de victoire, la gauche radicale pourra dicter ses conditions à l’Europe en annulant le mémorandum, cet accord de prêt que l’Europe refuse jusqu'à présent d'assouplir.