Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Visiblement, l’opposition a réussi son pari. Une foule très compacte s'est massée en plein milieu de l'avenue Sakharov, la colonne de manifestants s’étirant sur plusieurs centaines de mètres.
Après les perquisitions menées lundi dans les appartements de plusieurs figures de l’opposition, nombreux sont les manifestants qui ont fait l’analogie avec l’année 1937 et les purges staliniennes.
« Retour à l’Union soviétique ! », dit un jeune juriste. « Mais nous n’avons pas peur. Ceux qui ont peur ce sont ceux qui sont derrière les murs rouges du Kremlin », poursuit-il.
Manifestement, ni ces perquisitions, ni la loi sur les manifestations adoptée récemment, n’ont découragé les opposants de crier leur ras-le-bol, après que le coup d'envoi de la manifestation a été donné avec un discours du chef du Front de gauche, Sergueï Oudaltsov.
Comme plusieurs autres leaders de l’opposition, ce dernier a vu son appartement perquisitionné. Mais il a décidé de ne pas se présenter devant le comité d’enquête comme il lui était ordonné, pour pouvoir être là. Reste à savoir comment les autorités vont réagir à ce refus.
Autre personnalité, Boris Nemtsov, du mouvement libéral Parnas. L’ancien vice-Premier ministre n’était pas chez lui hier lundi et a créé la sensation en arrivant à la manifestation. Dans son discours, il a évoqué les quelque 2 000 arrestations qui ont accompagné la précédente manifestation le mois dernier. 2 000 personnes qui se trouvaient dans la foule et criaient : « La victoire sera à nous ! ».