Avec notre correspondant à Rome, Antoine-Marie Izoard
Les membres du Conseil de surintendance ont adopté jeudi 24 mai une motion de défiance à l’égard de Ettore Gotti Tedeschi, banquier italien sexagénaire appelé au secours par les autorités vaticanes il y a moins de trois ans, pour prendre les rennes de l’institut pour les œuvres religieuses.
Dans un communiqué, il lui a été reproché sa mauvaise gouvernance de la banque du Vatican. Ce qui intrigue, ici, c’est que lors de l’arrivée de ce professeur d’économie, ancien directeur de banque, les responsables du Vatican mettaient en avant sa capacité, au contraire, à mettre en place la transparence voulue par Benoît XVI.
En fait, plusieurs hypothèses circulent, à commencer par celle de désaccords internes, concernant justement l’application de la loi sur la transparence financière. Gotti Tedeschi pourrait aussi s’être opposé à son supérieur, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat, qui voulait à tout prix que le Saint-Siège rachète un célèbre hôpital, le San Raffaele.
Et l'on dit aussi qu’il pourrait être parmi ceux qui ont fait sortir dans la presse italienne ces derniers mois des documents secrets du Vatican, qui ont révélé au grand jour des luttes internes de pouvoir et surtout l’incapacité du Cardinal Bertone à les gérer.
Toujours est-il que cette nouvelle affaire tombe bien mal. Dans deux mois à peine, des experts européens vont devoir décider si le Vatican peut figurer sur la « white list » des Etats qui luttent efficacement contre le blanchiment d’argent.