Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
C’est un cercle vicieux qui pourrait s’appeler la « fuite de carbone ». Pour atteindre ses ambitieux objectifs de réduction d’émission de CO2 (-20% d’ici 2020), l’Union européenne a mis en place un très complexe système d’échanges de quotas d’émission. Les entreprises devront, à partir de l’an prochain, acheter des quotas d’émission de CO2 et s’y tenir sous peine d’amende. Mais le risque est très réel de voir se multiplier les délocalisations d’industries attirées par des pays où la protection de l’environnement est moins stricte.
Il y a là un danger de double effet pervers à la mesure : d’abord les objectifs de réduction des émissions de CO2 risquent d’être compromis et ensuite, l’Europe perdrait des industries. Du coup, la Commission a décidé de lutter contre les fuites de carbone, contre ces délocalisations, en assouplissant le régime très strict des aides d’Etat. Une liste d’activités industrielles les plus vulnérables a été dressée pour huit secteurs : acier, aluminium, cuivre, papier et coton, fertilisants, produits chimiques et certaines matières plastiques.
Les Etats seront autorisés à subventionner à 85% puis 75% l’augmentation des coûts de production des entreprises les plus efficaces de chaque secteur.