G8 : pour la presse allemande, Merkel n'a pas dit son dernier mot sur la croissance

C'était le maître-mot du G8 samedi 19 mai 2012 à Camp David, aux États-Unis : la croissance. Un objectif érigé en priorité absolue, non seulement par le président français François Hollande, mais également par son homologue américain Barack Obama. La chancelière allemande Angela Merkel, qui défend une politique de rigueur, se trouvait selon certains observateurs (notamment français) isolée à Camp David. Mais ce n'est pas l'avis de la presse allemande ce dimanche.

À chacun sa grille de lecture. Si l'Allemagne a dû encaisser une défaite ce samedi, c'était bien celle de l'équipe du Bayern Munich face aux Anglais de Chelsea, en finale de la Ligue des Champions. Mais dans la « ligue » des grands pays industrialisés, le G8, Angela Merkel a remporté une victoire. C'est du moins l'avis de l'hebdomadaire Der Spiegel, pour qui la Chancelière a réussi à faire en sorte que les pays du G8 renoncent à tout programme de relance trop coûteux.

Selon l'Allemagne, ce sont notamment les efforts financiers et les réformes structurelles qui mènent vers la croissance. Cette position n'a pas été remise en cause par la déclaration finale du G8, souligne Der Spiegel. Le communiqué insiste aussi bien sur la volonté de croissance que sur le sérieux budgétaire. De quoi rendre tout le monde heureux. Pour rajouter une note supplémentaire à l'harmonie affichée, Angela Merkel a nié toute divergence entre Berlin et Paris autour de la croissance.

Ces propos font légèrement sourire la presse allemande. Ces formules diplomatiques ne sauront cacher le fait que les deux pays n'ont pas la même approche pour combattre la crise, écrit le journal Bild. Selon le quotidien populaire, ces contradictions vont apparaître au grand jour mercredi prochain, lors du sommet européen informel, à Bruxelles. La France veut y plaider en faveur des eurobonds, un sujet tabou pour l'Allemagne.

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