Fin du G8 : un compromis pour rassurer les marchés

Encourager la croissance et les emplois tout en redressant les comptes publics. C'est le compromis auquel est parvenu le G8 confronté à la crise économique. « Notre impératif est de soutenir la croissance et l'emploi », affirme le communiqué final de la réunion qui vient de se tenir à Camp David, aux Etats-Unis. Le président Obama s'est efforcé de satisfaire la chancelière allemande Angela Merkel, chantre de la rigueur, tout autant que les nouveaux dirigeants, l'Italien Mario Monti et le Français François Hollande, qui veulent donner plus de place à la relance.

De notre envoyée spéciale à Chicago, Sophie Malibeaux

Hôte de ce G8, Barack Obama avait une lourde pression sur les épaules à la veille de ce sommet. Il a apparemment rempli son objectif, chacun trouvera son compte dans le communiqué final. Mais globalement, le curseur est tout de même revenu sur la croissance, présentée comme une priorité pour le redressement des économies.

En fait, le sommet qui vient de se terminer est avant tout une tentative pour rassurer les marchés et les opinions, redonner confiance, mais tout reste à faire. Par exemple, au sujet de la Grèce, le G8 souhaite qu’elle se maintienne dans la zone euro mais aussi qu’elle respecte ses engagements. Bref, rien n’est résolu.

« Comme tous les leaders présents ici se sont accordés à le dire aujourd’hui, explique Barack Obama, la croissance et l’emploi sont nos priorités. Une économie européenne stable et en croissance est dans l’intérêt de tous, y compris celui des Américains. L’Europe est notre plus gros partenaire économique. Cela signifie tout simplement que quand une société fait faillite à Paris ou Madrid, cela veut dire moins d’affaires pour des entreprises de Pittsburg ou Milwaukee. Et ce sera difficile pour les familles ou les communautés qui dépendent de ce business. »

Un discours à double détente, s'adressant aux marchés, mais aussi aux opinions publiques. Obama, candidat à sa propre succession en novembre prochain, entonne donc le même hymne que son homologue français, soumis pour sa part à une échéance électorale imminente.

En novembre dernier, au G20 de Cannes, les présidents américains et français (Nicolas Sarkozy) se trouvaient déjà dans la même situation. En juillet au Mexique, l’on pourra mesurer le chemin parcouru.

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