A 70 jours des JO de Londres, la flamme olympique touche terre au Royaume-Uni

Partie de Grèce, la flamme olympique est arrivée au Royaume-Uni à bord d’un avion qui s’est posé, vendredi 18 mai 2012, sur la base militaire de Culdrose, au sud-ouest de l’Angleterre. David Beckham, le très médiatique footballeur britannique a fait partie de la délégation accompagnant le flambeau mythique tout comme la princesse Anne, fille de la reine Elizabeth II, Sebastian Coe le chef du Comité d’organisation des JO et le maire de Londres, Boris Johnson.

C’est ce samedi, à 70 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres que démarre le relais de la flamme olympique. Allumée le 10 mai à Olympie, en Grèce, « à la lumière directe des rayons du soleil » conformément à la tradition, la flamme a d’abord accompli un périple d’une semaine à travers la patrie d’origine des Jeux, faisant étape dans cinq grands sites archéologiques, dont l’Acropole. 

 Huit mille relayeurs

A partir d’aujourd’hui, la flamme olympique entame son périple qui se terminera le 27 juillet au stade olympique de Londres. D’ici là, le flambeau sera porté par 8 000 relayeurs qui sillonneront le sol britannique le long d’un itinéraire traversant 1 018 villages sur 8 000 miles (12 875 km). C’est le Britannique, triple médaillé d’or olympique de voile, Ben Ainslie, qui inaugurera la longue boucle au départ de Lands End, à la pointe sud-ouest de l’Angleterre.

Les relayeurs ne quitteront le Royaume-Uni que pour se rendre en Irlande. Depuis 2008 en effet, le Comité international olympique (CIO) a décidé de supprimer les étapes internationales suite aux incidents, notamment à Paris, autour du périple de la torche des JO de Pékin. Des manifestants protestant contre le sort réservé aux Tibétains par Pékin étaient parvenus à perturber le déroulement des relais dans la capitale française, mais aussi à Istanbul, à Londres, à San Francisco, et à écourter le programme défini par le CIO.

Il reste que l’extrême médiatisation du passage de la flamme constitue pour les militants de causes politiques et sociales l’occasion de faire valoir leurs revendications contre le pays organisateur. Ainsi, en 2010, lors des JO d’hiver de Vancouver au Canada, le bel ordonnancement des relais a été bousculé par des manifestations en faveur des droits des peuples autochtones du Canada.

La tour des JO
 

Chacun le sait, les Jeux Olympiques offrent aussi l’opportunité de faire des affaires. Et le roi de l’acier, Lakshmi Mittal, n’allait certainement pas laisser passer pareille vitrine. Le maire de Londres rêvait pour sa ville, à l’occasion des JO, d’un monument qui en deviendrait le symbole, un peu comme la tour Eiffel pour Paris ou l’Atomium pour Bruxelles.

L’affaire est donc conclue, la tour Orbit conçue par l’artiste Anish Kapoor, est construite en plein cœur du site olympique, jaillissant avec ses 114,50 mètres de haut. L’acier qui la constitue provient des usines du groupe de Lakshmi Mittal. D’un coût de près de 30 millions d’euros, la ville de Londres ne paiera que 3,8 millions, le reste étant généreusement offert par le fondateur d’ArcelorMittal.

Si Lakshmi Mittal est ravi de son coup de pub, les salariés de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) menacée de fermeture, trouvent eux que le cadeau a un goût bien amer. Comme si cela ne suffisait pas, « on a appris que Lakshmi Mittal allait porter le flambeau olympique la veille de l’ouverture des JO », s’étrangle presque le responsable CFDT à Florange. « Il s’est acheté le droit de porter la flamme olympique en construisant la tour Orbit », poursuit Frédéric Weber qui n’en démord pas. « L’argent investi dans la tour aurait pu faire repartir un jour les haut-fourneaux de Florange », regrette-t-il.

Quant aux Londoniens, ils sont pour le moins sceptiques et les noms donnés à la fameuse tour « gribouillis géant, tour Eiffel ivre, trombone mutant » disent leur peu d’enthousiasme. De plus, le prix d’entrée demandé pour en atteindre le sommet, 18,60 euros pour les adultes, 8,70 pour les enfants, risque d’en décourager beaucoup d’autres. 

Partager :