Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Béatrice Leveillé
A l’arrivée des juges, ce mercredi16 mai 2012, Ratko Mladic applaudit. Puis, il joue avec ses lunettes, manifeste son agacement par des rictus face à la longue litanie des crimes qui lui sont reprochés. Enfin, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie demande une interruption de séance en pointant son doigt sur sa gorge comme s’il menaçait le tribunal.
La guerre de Bosnie a fait 100 000 morts, pour la plupart croates ou musulmans, mais les chiffres ici servent juste à confirmer qu’il s’agissait bien d'une politique d’épuration ethnique menée par les dirigeants serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic.
Le procureur s’acharne surtout à démontrer l’inhumanité de ces crimes, en adoptant le point de vue d’un jeune garçon qui raconte comment il a échappé à plusieurs massacres. Dans le tribunal, des images du siège de Sarajevo sont diffusées sur des écrans. Des femmes et des enfants tentent d’échapper aux balles des snipers. Dans le cadre feutré du TPIY, ce sont des crimes abominables qui sont évoqués et seuls les survivants mesurent vraiment la monstruosité de l’accusé, qui n’exprime aucun remord.