Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Parmi les démissionnaires, la directrice de la branche russe de l’ONG Transparency International, qui ne veut pas avoir affaire avec la nouvelle équipe qui entrera lundi au Kremlin. Elena Panfilova regrette que des affaires, comme celle de la mort en détention provisoire du juriste Sergeï Magnitsky en 2009, n’aient toujours pas été résolues.
Et elle doute qu’elles puissent l’être avec le retour de Vladimir Poutine et de ses conseillers :« Pour eux, c'est normal de dire noir pour blanc et blanc pour noir. De dire que Magnitski s'est tué tout seul et qu'en plus, il a volé de l'argent. De dire, par exemple, très sérieusement, que tous les membres de la société civile et les gens qui ont participé aux manifestations de l'opposition, ont été payés par Hillary Clinton. Elle est là, la ligne de partage : je vois les choses en blanc, eux les voient en noir, et je me sentirai beaucoup mieux sans eux ».
Deux autres membres du Conseil, le politologue Dimitri Orechkine et l’une des responsables de l’ONG Memorial, Svetlana Gannouchkina, ont confié aux médias russes qu’ils ne souhaitaient pas travailler avec le nouveau président, élu, selon eux, de manière frauduleuse.
Pour l’instant, seuls quatre membres sur 38 ont fait savoir officiellement qu’ils voulaient quitter le Conseil, mais selon la presse russe, ils seraient une dizaine à envisager de le faire.