Avec notre correspondant à Oslo,Grégory Tervel
Il y a eu deux façons de vivre cette journée. Celle de Breivik et celle de tous les autres. L’exposé des faits par le procureur avec images vidéo et documents sonores à l’appui a suscité une grande émotion.
Trond Blattmann, président du groupe de soutien aux victimes, a perdu son fils sur Utoya : « Entendre la liste de chaque victime, entendre le nom de mon fils et entendre comment il a été tué. Voir les images de l’explosion du quartier gouvernemental, puis entendre cette conversation téléphonique entre la police et cette fille sur Utoya qui avait tellement peur pour sa vie. Tout cela a été extrêment dur. »
Breivik est lui resté impassible toute la journée. Sauf devant la projection de sa propre vidéo de propagande. Il a alors fondu en larmes. Pour ce survivant d’Utoya, Breivik ne mérite pas que l’on s’attarde sur sa personne : « Anders Behring Breivik est un petit homme sinistre qui ne parvient pas à imposer ses vues d’une autre manière qu’en tuant des jeunes sans défense. La vidéo qu’il a réalisée n’est en fait qu’un diaporama très infantile et idiot. Qu’il soit ému de la revoir au point d’en pleurer en dit beaucoup sur le personnage. »
Le procès reprendra ce mardi matin avec les premières explications de Breivik. Un moment redouté par les parties civiles.