Tuerie de Norvège: Breivik plaide non coupable

Le procès du tueur norvégien Anders Behring Breivik , l'extrémiste qui a semé la terreur en juillet dernier à Oslo et dans la petite île d'Utoya en massacrant 77 personnes de sang froid a débuté ce lundi 16 avril. La première journée d'audience s'est achevée cet après-midi. En entrant dans la salle Anders Behring Breivik a adressé à l'assistance un salut d'extrême droite. Il a plaidé non coupable et n'a jamais donné le sentiment du moindre remord.

Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel

Anders Behring Breivik est entré menotté dans la salle d’audience un peu avant 9 h sous les flashs des photographes. Costume-cravate, apparence très soignée, il a répété son geste à destination de l’extrême droite dès qu’on lui a enlevé ses menottes. La main droite levée en direction de l’assemblée, le poing fermé.

Breivik est apparu stressé pendant les premières minutes, le regard dispersé. Il a plusieurs fois souri pour se détendre. Il a très vite demandé la parole pour contester la compétence de la cour. « Je ne reconnais pas cette cour, a-t-il dit, car ce sont des partis politiques qui soutiennent le multiculturalisme qui vous ont donné vos pouvoir ».

L’accusé a ensuite contesté l’expression sans emploi utilisé par la juge pour résumer sa situation professionnelle : « C’est faux, je suis écrivain, je travaille dans ma cellule de prison ».

La procureure a enchaîné avec la longue lecture de l’acte d’accusation qui contient la liste des nombreuses victimes de Breivik tuées ou blessées avec pour chacune le délai des blessures recensées. Les images et les documents sonores présentés par le procureur dans son exposé des faits du 22 juillet ont été insoutenables pour tout lemonde sauf pour Anders Behring Breivik. L’accusé est resté impassible, froid, arrongant et presque fière de lui lorsque les images de l'explosion d'Oslo ont été montrées sous tous les angles des cameras de surveillance du quartier.

Des larmes à la vue de son propre film

Même absence de réaction lorsque le procureur détaille minute par minute le massacre d’Utoya et lorsqu’on entend deux séries interminables de coups de feu par l’intermédiaire d’une conversation téléphonique entre la police et une jeune militante travailliste réfugiée dans les toilettes. Breivik n’est pourtant pas totalement dénué d’émotion, il a fondu en larmes en fin de matinée, mais c’était lors de la diffusion du film de propagande anti-islamique qu’il a lui-même réalisé et diffusé sur Internet. Difficile de savoir si ses larmes étaient sincères ou fabriquées, les proches des victimes pourront en tous cas y voir une provocation supplémentaire.

Le procès reprendra mardi avec le témoignage de Breivik et devrait durer dix semaines. L'accusé ayant revendiqué le massacre, la principale interrogation portera sur sa santé mentale.

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