Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer
Une mobilisation inattendue qui a pris de court les forces de l’ordre. En début d’après-midi samedi 14 avril, la police a tenté d’empêcher la tenue du meeting en bloquant les rues du centre d’Astrakhan, avant de laisser faire, dépassée par le nombre.
Des manifestants rassemblés autour d’Oleg Chein, 40 ans, en grève de la faim depuis 31 jours. Il refuse d’accepter sa défaite aux dernières municipales, défaite qu’il impute à des fraudes électorales massives. « Notre liberté vaut plus que ma carcasse », dit-il
Autour de lui, outre les habitants d’Astrakhan, des dizaines de manifestants venus de Nijni Novgorod, de Samara, et de Moscou… avec notamment une délégation de 14 députés de Russie Juste, le parti d’Oleg Chein ou encore Alexei Navalny, le sulfureux bloggeur anti-corruption toujours plus populaire.
Des Moscovites qui disent avoir trouvé un second souffle à Astrakhan : en venant donner de la voix pour Oleg Chein, ils ont retrouvé la leur quelque peu inaudible depuis la victoire de Vladimir Poutine.
Le parti vainqueur aux municipales, Russie Unie, parle quant à lui, d'une « agitation malsaine » qui « trouble la tranquillité » de la ville.