Emotion en Grèce après le suicide d'un retraité acculé par les dettes

« Tué par la dictature des créanciers », c'est l'un des nombreux messages que l'on peut lire sur une pelouse du centre d'Athènes. Là où un homme de près de 80 ans s'est donné la mort, en invoquant la politique de rigueur très stricte imposée aux Grecs. Des centaines de personnes se sont de nouveau rassemblées sur les lieux jeudi 5 avril.

Avec notre correspondante à Athènes, Corine Vallois

Les Grecs sont toujours sous le choc après le suicide d’un pharmacien de 77 ans, mercredi 4 avril, devant le Parlement au milieu de la foule. Un acte politique revendiqué par un retraité qui, dans la lettre manuscrite trouvée dans sa poche, accuse le gouvernement de l’avoir privé de ressources.

Après 35 ans de cotisation, sa pension, sévèrement amputée par les mesures de restrictions qui se succèdent depuis deux ans, ne lui permettait plus de vivre dignement. Avant d’être obligé de faire les poubelles pour se nourrir, Dimitris Christoulas a choisi de se tirer une balle de révolver dans la tête en plein centre d’Athènes.

Pour la seconde journée consécutive, mais sans accrochage avec les forces de l’ordre, des centaines de personnes se sont une nouvelle fois rassemblées pendant quelques heures jeudi 5 avril au soir, place Syntagma, à quelques mètres du parterre de fleurs, de messages, de bougies allumées par des anonymes sur le lieu du drame pour exprimer leur tristesse et surtout leur colère contre les mesures économiques.

Bien plus qu’un fait divers, ce suicide n’est qu’un triste reflet des difficultés quotidiennes que beaucoup ne peuvent surmonter. D’après les dernières statistiques, en Grèce le taux de suicide a augmenté de 18 % en 2010 et à Athènes, de 25 % l’an dernier.

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