Grèce: une fête nationale sous le signe de l'austérité

En Grèce, les défilés militaires commémorant le soulèvement de 1821 contre l'empire ottoman sont placés cette année sous haute surveillance policière. Motif: la grogne sociale contre l'austérité fait planer un climat très lourd sur la capitale grecque, Athènes.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

La fête de l'indépendance grecque aura rarement connu atmosphère aussi lourde. Survolé par un hélicoptère toute la matinée, le centre de la capitale était complètement quadrillé par les forces de l'ordre. Circulation bloquée, barrages policiers aux quatre coins de la place Syntagma, la grande place qui s'étend au pied du Parlement.

C'est là, devant la tombe du soldat inconnu, que se déroule la cérémonie. Mais pour l'apercevoir et approcher la tribune officielle, il faut montrer patte blanche devant les nombreux contrôles : c'est-à-dire avoir une accréditation en bonne et due forme, délivrée seulement aux journalistes. Et le public en civil que l'on voit sur les côtés est en réalité constitué des élèves de l'école de police nationale.

Objectif : aucun débordement, et surtout pas des attaques contre les représentants politiques. Sauf qu'un tel dispositif ne peut que susciter la colère. Face aux barrages policiers, des passants protestent. « Même Papadopoulos n'aurait pas fait ça », dit l'un d'eux, faisant référence au dictateur du régime des colonels. Un peu plus loin, sur l'avenue centrale Panepistimio, des passants pourront toutefois assister à un bout de défilé. Les militaires avancent à un rythme soutenu. Pas question de faire durer les festivités dans un pays qui n'est pas du tout à la fête.

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