Munich, Hambourg ou encore Cologne attirent les investisseurs, mais c'est à Berlin que le prix du mètre carré a flambé : plus 10%. De par la solidité de son économie, l'Allemagne rassure. Selon Sylvain Broyer, chef adjoint économiste chez Natixis il y a plusieurs facteurs qui expliquent cet engouement.
« Dès la faillite de Lehman, il y a eu une forme d’investissement des ménages allemands dans la pierre, par crainte d’un vacillement des banques. Ensuite, commente l'économiste, est venue s’ajouter à cela une peur de l’inflation, liée aux politiques monétaires d’impression de monnaie, un petit peu partout sur la planète. Le niveau des prix est extrêmement bas. Il y a un besoin de rattrapage. Aujourd’hui les taux sont très bas. Les ménages allemands sont très solvables puisque l’économie est au plein emploi. Les banques allemandes n’ont pas de problèmes, donc prêtent aux ménages qui investissent dans la pierre. Les rendements immobiliers sont intéressants parce que les loyers sont élevés et les permis d’acquisition sont très bas. Donc, ça attire effectivement de l’argent ».
La demande est tellement forte que certains s'interrogent sur la formation d'une bulle immobilière. Mais pour Sylvain Broyer il n'y a pas lieu de s'inquiéter : « Pour le moment, les prix ne sont pas alimentés exclusivement par la hausse des crédits. C’est alimenté par de l’épargne. Donc il n’y a pas vraiment de tensions. Les prix sont au plus bas depuis la fin des années 1970. Donc il y a vraiment de la marge avant qu’on parle de bulle ».
Face à ce contexte très favorable, des bailleurs publics envisagent déjà de privatiser une partie de leurs sociétés immobilières.