Les Britanniques se classent parmi les personnes les plus regardées sur terre. Une étude réalisée par des fonctionnaires de police britannique indique qu'une personne se promenant autour de Londres est susceptible d’être filmée par au moins 68 caméras sur une seule journée. Les Britanniques sont surveillés quotidiennement par des caméras de surveillance montées à tous les coins de rue, dans les parcs et les stations de taxis.
A cela vient s’ajouter un projet de loi, qui compte accroître les pouvoirs de surveillance des services de sécurité de manière spectaculaire en les laissant examiner les appels téléphoniques, les échanges de courriels, et les habitudes de navigation sur internet des citoyens.
Une nouvelle loi qui pourrait être annoncée dans le discours de la reine Elisabeth II, en mai prochain, et qui permettra aux agents de renseignement d’identifier les personnes avec qui un individu ou un groupe est en contact, à quelle fréquence et pendant combien de temps. Les services secrets seraient également en mesure de contrôler quels sites visite cette personne et à quelle rythme.
Un accès en temps réel, aux données concernant chaque message ou courriel
Cette proposition de surveillance des données électroniques qui est prête à être présentée au Parlement au cours de l’année alimente un débat brûlant sur la vie privée au Royaume-Uni avec une résonance des deux côtés de l’Atlantique.
Avec ce projet, de nouvelles réglementations devraient être rendues publiques le mois prochain. Les acteurs de l'internet devraient installer des équipements permettant au service de renseignements d'avoir accès, en temps réel, aux données concernant chaque message ou courriel envoyé, les sites Internet consultés et les appels téléphoniques composés.
Le Royaume-Uni génère plus de 2 millions d'e-mails par minute, et les observateurs disent que le gouvernement peut faire face aux défis techniques pour récupérer et stocker de telles quantités de données. Actuellement, les entreprises sont tenues de stocker des données de communication, tels que les appels téléphoniques, pendant un an. Mais le projet de loi pourrait les obliger à stocker des formulaires beaucoup plus variés, tels que des appels Skype ou de données en ligne de jeux vidéo et ceci pendant au moins deux fois plus longtemps.
Large champ d'application
Bien que le plan soit loin d’être pleinement défini, certains experts estiment que le Royaume-Uni pourrait même dépasser les compétences des Etats-Unis en ce qui concerne la capacité d’accès rapide aux données privées. La Grande-Bretagne pourrait aussi passer devant d'autres pays européens comme l'Allemagne, où le gouvernement agit de manière à bloquer certains sites Web jugés répréhensibles, et la Suède, où une loi votée en 2008 permet au gouvernement d'intercepter des communications internationales effectuées via les téléphones ou de l'Internet.
Selon le Washington Post, le plan peut autoriser l'organisme de surveillance national – le GCHQ (Government Communications Headquarters ) – a ordonner l'installation de milliers de dispositifs permettant aux agents d’avoir un accès plus large aux communications quotidiennes. L'examen du contenu de ces échanges, tels que le texte ou les images contenus dans un e-mail, exigerait néanmoins encore « des mandats spéciaux ».
En matière de contrôle de l'internet et des télécommunications, la Grande-Bretagne pourrait passer devant les Etats-Unis et d'autres pays européens comme l'Allemagne, où le gouvernement agit de manière à bloquer certains sites Web jugés répréhensibles, et en Suède, où une loi votée en 2008 permet au gouvernement d'intercepter des communications internationales effectuées via les téléphones ou de l'Internet.
Dans le passé, des tentatives de prendre des mesures similaires avaient été faites sous le précédent gouvernement travailliste en 2006, mais elles avaient dû être abandonnées en raison d'une forte opposition.