Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Cette censure – toujours plus forte – vise à empêcher la propagation de rumeurs sur le net à moins d’un an du changement de l'équipe dirigeante en Chine. Plus de mille suspects arrêtés et plus de 208 000 messages dits « nuisibles » effacés en un mois et demi. L’agence de presse Chine Nouvelle confirme avec ces chiffres que l’heure est au renforcement de la censure du net.
Officiellement, ces internautes auraient touché à des sujets sensibles comme les armes, la drogue, ou le trafic d’organes. Mais chacun sait que la préoccupation principale du gouvernement chinois est aujourd’hui de stopper la propagation de rumeurs sur les microblogs, en période de transition politique. Surtout quand ces rumeurs évoquent des luttes internes au Parti communiste et un soi-disant coup d’Etat. Six personnes ont été arrêtées pour avoir écrit en ligne, la semaine dernière, que des véhicules militaires étaient entrés dans Pékin.
Depuis le limogeage en début de mois de Bo Xilai, l’un des hommes clés du régime, le Parti communiste essaie de masquer les dissensions entre conservateurs et libéraux. C’est pourquoi il fait taire les internautes pour préserver son unité. Depuis ce matin, et jusqu’à mardi prochain, plus personne ne peut poster de commentaires sur les microblogs chinois.