Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Depuis sa fondation en 1989, la Ligue du Nord s’est toujours vantée d’être un parti en première ligne dans la lutte contre l’illégalité. Les enquêtes menées par les parquets de Milan, Naples et Reggio de Calabre ont donc un retentissement très particulier.
Au centre du scandale, le trésorier Francesco Belsito mis en examen pour « détournements de fonds » et « escroquerie aux dépens de l’Etat ». Les enquêteurs se penchent sur des investissements opaques en Tanzanie, à Chypre et en Norvège pour une valeur de 8 millions d’euros reçus à titre de remboursements électoraux.
Autre volet de l’enquête : près de 500 000 euros auraient été détournés des caisses du parti pour les exigences de la famille Bossi. Sur ce point qui touche directement le chef de la Ligue du Nord, le conditionnel est de rigueur.
Troisième volet : les juges soupçonnent l’existence de liens entre des sociétés dans lesquelles la Ligue du Nord a investi et la Ndrangheta, la mafia calabraise.
A quelques semaines d’élections municipales qui serviront de test pour toutes les forces politiques, cette affaire déconcerte totalement les militants liguistes. Le numéro deux de ce parti, Roberto Maroni, ex-ministre de l’Intérieur, appelle à faire un grand ménage.