Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Les 30 000 électeurs Ossètes du Sud auraient aimé avoir Alla Djioïeva comme présidente. Il n’en sera rien. Malgré ses 57% de suffrages réunis, fin novembre, elle a été écartée du second tour. Manu militari. Elle séjourne depuis le début février à l’hôpital, dont on l’empêche de sortir malgré un état de santé désormais normal.
Quant au président sortant, Edouard Kokoyty, accusé avec son entourage d’avoir détourné l’essentiel de l’aide russe qui devait servir à reconstruire l’Ossétie du Sud après la guerre russo-géorgienne de l’été 2008, lui non plus n’aura pas pu présenter un candidat.
Finalement, sur 22 personnes qui ont voulu briguer les suffrages ce dimanche, seuls 4 ont été autorisés à le faire. Tous manifestement autorisés par Moscou.
La République séparatiste géorgienne, soutenue par la Russie depuis sa sécession en 1992, témoigne des méthodes pour le moins musclées dont use le Kremlin dans cette partie du Caucase.
A deux ans des Jeux Olympiques d’hiver de Sochi, et alors que Moscou veut conserver ses leviers de pression sur une Géorgie plus que jamais désireuse de rejoindre le camp occidental, le Kremlin veut garder totalement sous son contrôle son protectorat ossète.