Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Le drapeau rouge, blanc et vert flotte sur tous les ponts de Budapest. Sur la place du Parlement, plus de 250 000 personnes ont applaudi le Premier ministre, Viktor Orban. Le 15 mars est une date importante pour les Hongrois. En 1848, les Hongrois se sont soulevés contre les Autrichiens. C’était le début de la lutte pour l’indépendance du pays. L’indépendance, la fierté nationale, Viktor Orban en a beaucoup parlé : « Personne ne nous dictera notre destin, nous ne serons pas une colonie ».
Ce slogan évoque le passé mais a aussi une connotation anti-européenne que Viktor Orban a copiée sur l’extrême droite. Dans la foule, beaucoup de drapeaux rouge et blanc. Deux mille partisans de la droite polonaise étaient en effet venus soutenir leurs amis hongrois de plus en plus isolés sur la scène européenne. Les Hongrois les ont applaudis en criant « Viva Polska ».
A deux kilomètres de là, près de 40 000 opposants au gouvernement manifestaient de leur côté, à l’appel de plusieurs associations de la société civile. Là aussi, on a parlé d’indépendance : mais de l’indépendance des médias, de celle de la justice, menacées par les mesures du gouvernement de Viktor Orban.