Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Bécchio
« Le pouvoir doit se souvenir qu’en vertu de la Constitution, c’est lui qui est responsable de la sécurité des citoyens, et non l’opposition ». C'est la mise au point du candidat à la présidentielle Mikhaïl Prokhorov dans les pages de Kommersant, après les déclarations de Vladimir Poutine. « Dans un contexte politique très tendu, le pouvoir n'a pas le droit d'utiliser des termes aussi ambigus que 'flinguer', », estime le candidat milliardaire qui redoute que de telles affirmations n'aboutissent à une escalade de la confrontation.
Pour l’opposant Boris Nemtsov, la déclaration de Vladimir Poutine laissant entendre que ses adversaires établis à l’étranger pourraient ordonner un « meurtre sacrificiel » pour accroître la tension, est à prendre très au sérieux dans le contexte actuel.
Signe que la nervosité est palpable, le comité d'organisation des manifestations de l'opposition tiendra, ce jeudi 1er mars, pour la première fois, sa réunion à huis clos. Jusque-là, elles ont toutes été publiques et retransmises en direct sur internet. Les contestataires sont bien décidés à se mobiliser après l'élection de dimanche, une élection que beaucoup jugent illégitime, plusieurs candidats n'ayant pas eu le droit de se présenter.
L'opposition compte poursuivre ses actions dans la rue juste après le scrutin de dimanche. Ce mercredi 29 février, des militants ont tenté de distribuer des tentes pour que les opposants puissent camper sur place dans le centre de Moscou. L'action a tourné court après l'intervention de la police et des jeunesses pro-Kremlin.