Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Christopher Tappin s’est rendu aux autorités américaines vendredi matin à l’aéroport d’Heathrow, après avoir épuisé tous ses recours devant la justice britannique. Agé de 65 ans, cet homme d’affaires retraité est accusé d’avoir tenté de vendre des composants destinés à des missiles iraniens. Ces composants devaient être envoyés depuis les Etats-Unis vers Téhéran.
L’homme dément formellement ces allégations. Il estime avoir été piégé par le gouvernement américain. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 35 ans de prison.
L'embarras du gouvernement britannique
Très médiatisé, son cas a provoqué de nombreuses critiques contre un traité signé entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui facilite les procédures d’extradition. Accompagné de son épouse, et visiblement très ému, Christopher Tappin a adressé un dernier message au gouvernement britannique, à qui il reproche de n’avoir pas su le protéger.
Comparant son cas à celui de l’imam islamiste Abou Qatada, poursuivi pour terrorisme, il a lancé : « Abou Qatada se promène aujourd’hui dans les rues de Londres et nous ne pouvons pas l’extrader ; il a plus de droits que moi, c’est tout simplement honteux… »
Le Premier ministre a annoncé un réexamen complet du traité avec les Etats-Unis, mais l’image symbolique d’un retraité contraint de troquer son blazer de golf contre une combinaison orange de prisonnier plonge le gouvernement dans un profond embarras.