Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Il y a 200 ans, en 1812, les soldats russes repoussaient l’armée de Napoléon, lors de la bataille de Borodino. Un épisode glorieux de l’histoire de la Russie, que Vladimir Poutine est venu rappeler à ses partisans, citant des vers du poète Lermontov : « Mourrons devant Moscou, comme nos frères avant nous / Mourir, nous l'avons promis / Et avons tenu notre serment ».
Sur une tribune installée au milieu du stade des Loujniki, plein à craquer, le Premier ministre a martelé : « La bataille pour la Russie continue. Nous ne laisserons personne s'ingérer dans nos affaires intérieures. Nous ne laisserons personne nous imposer sa volonté. Nous sommes une nation conquérante. C’est dans nos gènes ».
Cette journée du 23 février n’a pas été choisie au hasard. La Russie célèbre ce jeudi le défenseur de la patrie, un jour férié hérité de l’époque soviétique. Il était d'autant plus symbolique pour les partisans du pouvoir de mobiliser leurs troupes, à dix jours de la présidentielle.
Et face aux rassemblements massifs de l'opposition, que le Kremlin accuse d'être alimentés par l'Occident, il fallait apporter une réponse musclée. Quitte à faire pression sur les employés du secteur public, ou à payer certains autres pour qu'ils viennent grossir les rangs des défenseurs de la stabilité du pays.