Les Lettons appelés à voter par référendum sur la langue russe

Référendum polémique ce samedi 18 février 2012 en Lettonie. Les électeurs se prononcent sur l'opportunité de faire du russe la seconde langue officielle du pays. Dans cette ancienne République soviétique, le vote suscite la controverse. Pour la minorité russe, il a valeur de test alors que les Lettons de souche craignent pour leur identité nationale.

La minorité russe ne représente qu'un tiers des quelque 2 millions d'habitants de la Lettonie. Les partisans du « oui » au référendum veulent mettre fin à ce qu'ils considèrent comme une discrimination à l'égard des russophones. Ils rappellent qu'au moment de l'indépendance de la Lettonie en 1991, les Russes, installés dans le pays, ont dû apprendre le letton pour obtenir la nationalité lettone. Or, 300 000 d'entre eux n'ont pas réussi ce test et aujourd'hui, n'ont pas le statut de citoyen.

Mais au-delà de la question de la nationalité, c'est surtout le contexte politique qui a provoqué la colère de la minorité russophone. Lors des élections législatives, en septembre dernier, un parti pro-russe le Centre de l'Harmonie a remporté près d'un tiers des sièges au Parlement. Cette formation politique a finalement été écartée de la coalition gouvernementale, en raison de ses liens étroits avec Vladimir Poutine. Les russophones y ont vu une nouvelle humiliation.

L'humiliation serait pour les partisans du « non » au référendum, que le russe devienne une langue officielle alors que plane encore le souvenir de cinquante ans de domination soviétique en Lettonie. Il en va de leur identité nationale.

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