En Lettonie il existe de nombreuses petites formations politiques, ce qui ne favorise pas la stabilité gouvernementale. Les coalitions gouvernementales ont été si nombreuses depuis l’indépendance du pays en 1991 que tous les partis politiques ont été au moins une fois au gouvernement. Au-delà du clivage traditionnel gauche-droite, le paysage politique letton est surtout marqué par l’existence d’une forte minorité russophone, qui a son propre parti. Pour les élections législatives de ce 2 octobre, qui se déroulent selon un système proportionnel, 5 grandes coalitions se disputent les suffrages des Lettons.
Le Premier ministre letton de centre-droit, Valdis Dombrovskis a créé cette année la coalition « Unité », qui semble s’imposer sur une scène politique déchirée par des rivalités personnelles. Mais la coalition russophone « Centre de l’Harmonie », conduite par Janis Urbanovics et qui rassemble des sociaux-démocrates et des ex-communistes, a aussi une bonne chance de s’imposer lors des élections. « Les sondages montrent qu’il y aura bon nombre de combinaisons possibles pour former le futur gouvernement. Il est fort probable que ces élections réservent des surprises », pense le directeur de l’institut letton de sondages SKDS.
Le FMI s’inquiète d’un changement de politique économique à Riga
Après quelques années de forte croissance économique, qui lui ont valu le surnom de « tigre balte », la Lettonie a été brusquement plongée dans la dépression à partir de 2008 et n’a été sauvée de la faillite que par les prêts de plus de 7 milliards d’euros que lui ont accordé l’Union européenne, le Fonds monétaire international et d’autres organismes financiers. Arrivé à la rescousse en 2009 après l’effondrement de la coalition au pouvoir, le Premier ministre Valdis Dombrovskis a imposé au pays une politique de rigueur sans précédent.
Les coupes budgétaires, la baisse des salaires et des retraites, la diminution du nombre des fonctionnaires et l’augmentation des impôts ont fait souffrir la population, mais les résultats sur l’économie du pays sont plus qu’encourageants. La croissance de la production industrielle et des exportations ont remplacé la politique du crédit facile, la croissance par la consommation et la bulle immobilière. La Lettonie peut toujours espérer rejoindre la zone euro en 2014. Mais le FMI et la Commission européenne s’inquiètent de l’éventualité d’un changement de politique économique à Riga, suite aux élections.