Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Les hausses de salaires ces dernières années ont été modestes. Maintenant, le succès est au rendez-vous et les salariés doivent en profiter », a estimé la ministre allemande du Travail, Ursula von der Leyen, dans un entretien paru ce dimanche 12 février dans Bild am Sonntag. Les puissants syndicats de la métallurgie et des services IG Metall et VerDi, qui venaient eux-mêmes de demander une augmentation des salaires de 6,5% en 2012, ont ainsi l’impression d’avoir été entendus par la ministre.
Le patronat n'en veut pas
Six Allemands sur dix sont favorables à ces augmentations dans le secteur privé mais une majorité les trouve excessives dans le secteur public. La nécessité d’un rattrapage salarial est cependant confirmée par les chiffres. Sur les dix dernières années, les salaires ont augmenté de 11% en Allemagne et l’inflation de 17%. Un responsable d’IG Metall a salué la déclaration de la ministre mais le président de la fédération patronale de la métallurgie a renvoyé Ursula von der Leyen dans les cordes.
Ces propositions suscitent également les critiques de responsables chrétiens-démocrates et libéraux. Pour eux, c’est aux partenaires sociaux, et à eux seuls, de négocier et de fixer les hausses de salaires. Et l’ouverture de négociations sur l’introduction d’un salaire minimum généralisé annoncée par Mme von der Leyen fait figure de provocation pour une partie des conservateurs au pouvoir.