Les Indiens choisissent le Rafale, Cameron et son Typhoon ne s'avouent pas vaincus

La Grande-Bretagne et l'Allemagne ont regretté mercredi 1er février 2012 que l'Inde ait présélectionné le Rafale de Dassault Aviation pour équiper son armée de l'air au détriment du Typhoon d'Eurofighter, dont les deux pays sont actionnaires. Le premier ministre anglais a d'ailleurs dû se justifier devant son parlement le jour même.

Avec notre correspondante à londres, Muriel Delcroix

C’est la question inquiète d’un de ses députés qui a conduit le Premier ministre conservateur à vouloir atténuer ce qui apparaît comme une véritable blessure d’orgueil pour le pays.

Lors de la séance hebdomadaire de questions au Parlement, David Cameron a parlé d’un choix décevant, mais il s’est voulu rassurant, en affirmant que la perte du contrat en Inde au profit de l’avion français Rafale n’entraînerait pas de nouvelles suppressions d'emplois chez BAE Systems. L’entreprise a déjà annoncé l'an dernier près de 3 000 réductions de postes en Grande-Bretagne.

« Le typhoon est un avion superbe, avec des capacités supérieures au Rafale et nous allons tout faire pour encourager les Indiens à revenir sur leur décision », a ainsi promis David Cameron. La négociation finale de ce « contrat du siècle » - 126 appareils de chasse pour 12 milliards de dollars - reste à mener et Londres ne s’avoue pas encore vaincu.

Néanmoins le coup est rude pour le Typhoon, qui s'est déjà vendu à plus de 500 exemplaires (contre 180 pour le Rafale), mais a besoin d'exportations pour garantir le maintien de la production au-delà de 2017.

Qui plus est le choix indien est un revers personnel pour David Cameron qui, à la tête d’une des plus importantes délégations commerciales jamais réunies, avait mené en 2010 une vaste offensive pour persuader l’Inde de la valeur de l’industrie britannique.

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