« La protection des créateurs ne doit jamais être utilisée comme un prétexte face à la liberté d’Internet », a déclaré Viviane Reding, une déclaration qui s’inscrit dans le débat houleux en cours aux Etats-Unis sur les lois anti-piratages PIPA et SOPA et qui visent à protéger plus strictement les droits d'auteur. La très médiatique fermeture du site de téléchargement illégal Megaupload par les autorités américaines avait également suscité de nombreuses réactions.
S’affrontent dans cette polémique les défenseurs des droits d’auteur avec en première ligne les industries culturelles et les partisans d’un Internet libre et ouvert. Nelly Kroes, commissaire européenne en charge des nouvelles technologies s’était déjà exprimée dans ce sens sur son compte Twitter vendredi 20 janvier en jugeant « mauvais » les projets de lois antipiratage aux Etats-Unis et la décision de fermer le site Megaupload.com. Son porte-parole avait précisé que ces commentaires étaient officiels mais qu’ils ne signifiaient pas que le téléchargement illégal était toléré. L’inquiétude réside dans le choix d’une action unilatérale qui prive les usagers du site Megaupload des services de stockage des données.
Viviane Reding a insisté ce dimanche 22 janvier : « Jamais vous n’aurez de la part de l’Europe, un blocage d’Internet, ce n’est pas l’option choisie par l’Europe », lors d’une conférence à Munich réunissant les géants de l’Internet mondial. Elle s’est également exprimée en faveur d’une protection renforcée des données des citoyens européens sur Internet et a revendiqué le droit à l’oubli sur la Toile, c'est-à-dire, « le droit de retirer le consentement qu'ils avaient donné » à la collecte de leurs données personnelles.