De notre correspondant en Allemagne, Pascal Thibaut
Pour le magazine Focus, « la question de savoir s’il est un bon ou un mauvais chef d’Etat ne se pose même plus ». L’hebdomadaire lui récuse même son titre. Pour le quotidien des milieux d’affaires Frankfurter Allgemeine, « Wulff n’est pas en mesure d’exercer sa fonction ». Et pour le journal de centre-gauche Süddeutsche Zeitung, « un responsable qui ne respecte pas la liberté de la presse est un mauvais président ».
Bien sûr, la presse allemande n’apprécie pas le coup de fil de Christian Wulff au quotidien populaire Bild Zeitung pour empêcher la publication de révélations sur ce prêt privé de 500 000 euros bien embarrassant. Plus grave encore est l’atteinte à la fonction que beaucoup déplorent dans un pays où le chef d’Etat, sans pouvoir exécutif important, doit avant tout avoir une autorité morale. Si le président devait démissionner, comme son prédécesseur il y a un an et demi, cela pourrait affaiblir la chancelière Angela Merkel qui avait imposé la candidature de Christian Wulff.
L'histoire: Afin d'acquérir une maison, Christian Wulff et son épouse Bettina ont emprunté la somme de 500 000 euros à la femme d'un chef d'entreprise habitant Osnabrück. Ce qui pose problème, ce sont les relations qu'entretient le président allemand avec cet entrepreneur, Egon Geerkens. En effet, Christian Wulff a parfois passé des vacances en compagnie du chef d'entreprise alors qu'il avait publiquement assuré n'avoir aucun contact avec l'homme.