Avec notre correspondante à Moscou,Anastasia Becchio
Les organisateurs avaient trouvé un moyen de contourner l’interdiction : les participants étaient priés de venir sans pancarte, ni banderole, à un événement présenté comme une rencontre avec un député.
Sur la place Pouchkine, entouré de plusieurs centaines de manifestants, le député de Russie Juste, Ilia Ponomarev, a pris la parole à l’aide d’un mégaphone pour dénoncer le sort fait à son ami Sergueï Oudaltsov. Le chef du Front de gauche est emprisonné depuis le 4 décembre. Affaibli après une grève de la faim et de la soif, il est actuellement à l’hôpital sous surveillance policière.
Ces derniers jours, le leader d’extrême gauche, qui aura passé la quasi totalité du mois de décembre derrière les barreaux, est devenu l’un des symboles de la contestation post-électorale. Si les manifestants ne partagent pas toutes ses idées politiques, ils sont d’accord sur une chose : Sergueï Oudaltsov est victime de l’arbitraire de la justice. Une justice qu’ils espèrent voir évoluer rapidement, tout comme le système politique.
Mais ce soir, beaucoup estimaient avoir obtenu une première victoire : malgré une forte présence policière, ils ont pu participer à une manifestation interdite en plein cœur de Moscou, sans être inquiétés, chose impensable avant les manifestations massives de ces deux dernières semaines.