Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
C’est la deuxième fois en deux jours que Vladimir Poutine répond indirectement aux manifestants. Et à chaque fois, le message est sensiblement le même : le dialogue avec l’opposition n’est pas possible, il n’y a pas d’interlocuteur valable, ni de programme commun.
Après avoir dénigré les opposants, les accusant d'être à la solde des Occidentaux, le Premier ministre insiste une nouvelle fois sur l’hétérogénéité du mouvement de contestation, qui couvre un spectre politique très large, allant de l’extrême gauche à l’extrême droite.
« Y a-t-il une plate-forme commune ? », s’est interrogé Vladimir Poutine devant les journalistes, avant de répondre lui-même à sa question : « Il n’y en a pas. » Pour autant, le Premier ministre n’écarte pas tout à fait l’idée d’un dialogue « nécessaire, sans lui, on ne peut pas construire un Etat normal [...] mais quelle forme doit-il prendre ? Je vais y réfléchir. »
Plusieurs personnalités se sont déjà proposées pour jouer les médiateurs : l'ancien ministre des Finances Alexeï Koudrine, présent à la manifestation du 24 décembre, ou encore le délégué aux droits de l'homme auprès du Kremlin. Des initiatives que l'opposition accueille avec méfiance.
L'un des chefs de file du mouvement de contestation, Alexeï Navalny, estime que les revendications formulées à la manifestation du 24 décembre sont suffisamment claires. Elles n'ont pas besoin, dit-il, de médiateur pour être déchiffrées.