Loi contre la négation de génocide en France : la colère à la Une de la presse turque

La crise couvait depuis plusieurs jours. Cette fois-ci, elle est ouverte entre la France et la Turquie car comme prévu les députés français ont adopté, le jeudi 22 décembre 2011, une proposition de loi pénalisant la négation de tous les génocides, ce qui concerne aussi le génocide arménien contesté par la Turquie. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a réagi très vivement estimant que la politique de la France était fondée sur le racisme, la discrimination et la xénophobie. Il a également annoncé un premier train de mesures de rétorsion, notamment le gel des relations politiques et militaires entre Paris et Ankara. Et ce vendredi matin, la presse relève la colère du gouvernement turc.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

La presse locale turque est furieuse comme le chef du gouvernement Erdogan et plusieurs de ses ministres qui n’ont pas toujours leur langue dans leur poche et ne réservent pas toujours à Nicolas Sarkozy le traitement dû à un chef d’Etat. C’est la Une de Radikal qui est la plus irrévérencieuse, pastichant le titre du roman de Victor Hugo avec un grand « Les misérables » sur fond de drapeau bleu, blanc et rouge. Une illustration montre la députée Valérie Boyer, l’éminence grise Patrick Devedjian et le président Nicolas Sarkozy sortir des flammes avec des visages volontairement diaboliques.

Pour Hürriyet, c’est une minorité arménienne « enragée » qui fait la pluie et le beau temps dans l’Hexagone. Une poignée « d’intrigants », écrit encore Milliyet. Une poignée de députés dans l’hémicycle contre des milliers de manifestants à l’extérieur, manière d’évoquer une injustice dans Sabah ; 38 votes « oui » pour une grosse bêtise, dénonce Vatan, ou encore 45 « maniaques » en tout, présents au vote, ose encore Sözcü. Alors que Bugün et Türkiye se félicitent de la « claque » que le chef du gouvernement est censé avoir envoyé aux Français avec ses mesures de rétorsion. Un ton très peu politiquement correct, on le voit, à l’aune de la déception des Turcs.

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