Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La presse locale turque est furieuse comme le chef du gouvernement Erdogan et plusieurs de ses ministres qui n’ont pas toujours leur langue dans leur poche et ne réservent pas toujours à Nicolas Sarkozy le traitement dû à un chef d’Etat. C’est la Une de Radikal qui est la plus irrévérencieuse, pastichant le titre du roman de Victor Hugo avec un grand « Les misérables » sur fond de drapeau bleu, blanc et rouge. Une illustration montre la députée Valérie Boyer, l’éminence grise Patrick Devedjian et le président Nicolas Sarkozy sortir des flammes avec des visages volontairement diaboliques.
Pour Hürriyet, c’est une minorité arménienne « enragée » qui fait la pluie et le beau temps dans l’Hexagone. Une poignée « d’intrigants », écrit encore Milliyet. Une poignée de députés dans l’hémicycle contre des milliers de manifestants à l’extérieur, manière d’évoquer une injustice dans Sabah ; 38 votes « oui » pour une grosse bêtise, dénonce Vatan, ou encore 45 « maniaques » en tout, présents au vote, ose encore Sözcü. Alors que Bugün et Türkiye se félicitent de la « claque » que le chef du gouvernement est censé avoir envoyé aux Français avec ses mesures de rétorsion. Un ton très peu politiquement correct, on le voit, à l’aune de la déception des Turcs.