Dmitri Medvedev a fait un vrai numéro d’acrobate. Sans fixer de date, il propose une réforme complète du système politique avec le retour à l'élection directe des gouverneurs de régions, l'assouplissement des règles d'enregistrement des partis politiques et de participation a la candidature présidentielle. Défendant le droit d’exprimer son opinion en Russie par les moyens légaux, il a dénoncé les tentatives de manipulations du peuple russe et accusé les manifestants d'attiser les conflits sociaux. « Nous ne laisserons pas les provocateurs et extrémistes entraîner la société dans leurs aventures », a-t-il déclaré devant les parlementaires fraichement élus, ajoutant « Nous ne tolérerons pas non plus d'ingérence de l'étranger dans nos affaires intérieures ».
Son discours qui reprend les critiques de Vladimir Poutine contre les Etats-Unis accusés d'être derrière la montée de la contestation en Russie n'est pas vraiment de nature à apaiser la colère des opposants à deux jours d’un grand rassemblement organisé à Moscou pour contester les résultats des élections législatives du 4 décembre.
Le principe de l'élection directe des gouverneurs de région avait été supprimé en 2004 au profit d'un système de nomination par le Kremlin. Selon les termes de la loi actuelle, un candidat à la présidentielle doit recueillir au moins deux millions de signatures pour être enregistré. Dmitri Medvedev a annoncé qu'à l'avenir, un candidat ne devrait recueillir plus que 300 000 signatures.
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À consulter :
Élection présidentielle en Russie, 14 mars 2004. Fondation Robert Schuman.