Décédé ce dimanche 18 décembre 2011 aux côtés de sa seconde femme, Dagmara, Vaclav Havel a reçu, à titre posthume, les éloges de toutes les grandes personnalités politiques européennes. Le Premier ministre tchèque a fait part immédiatement de son émotion. « Il était le visage et le symbole de notre République », a ainsi déclaré Petr Necas à la télévision.
Le président tchèque a, lui, reçu les condoléances du président français Nicolas Sarkozy pour qui la République tchèque a perdu « l’un de ses grands patriotes, la France un ami et l’Europe l’un de ses sages ». Vaclav Klaus a également reçu les hommages d'Angela Merkel. La chancelière allemande a ainsi déclaré que ses compatriotes se souviendront de l’engagement de Vaclav Havel « pour la liberté et la démocratie » et que les Allemands lui sont « tout spécialement redevables ».
Lech Walesa, qui mena un combat similaire à celui de Vaclav Havel en Pologne, estime quant à lui que le Tchèque mérite le prix Nobel de la paix que lui-même a reçu en 1983. « Tout n’est pas juste en ce monde », a-t-il regretté.
Source d’inspiration
Vaclav Havel était également très intéressé par les mouvements de dissidents, notamment chinois. En 2009, un an avant que le dissident Liu Xiaobo reçoive son prix Nobel de la paix, il était récompensé par une ONG tchèque - Vaclav Havel avait alors tenu un discours pour dire sa joie que sa propre Charte 77, signée en 1977 par des dissidents tchèques, ait inspiré la charte chinoise 08 créée par Liu Xiaobo. Pour Yang Jianli, lui aussi dissident chinois et signataire de la charte 08, Vaclav Havel était tout simplement un modèle.
Mais le « président philosophe », comme on le surnommait, n’aura pas laissé que des traces dans le paysage politique européen et mondial. Dramaturge, il a également marqué de nombreux artistes de son époque, comme Jean-Pierre Plaza, metteur en scène et comédien qui a monté en France plusieurs pièces du Tchèque.