Avec notre correspondant à Rome, Antoine-Marie Izoard
Dans la grande chapelle de la maison d’arrêt de Rebibbia, la plus importante de la capitale italienne, le pape a été acclamé par les prisonniers.
Lors de cette rencontre chargée d’émotion, à une semaine de Noël, le pape a dialogué avec une demi-douzaine de détenus, répondant à des questions sur leur marginalisation, les problèmes de misère, de séparation entre prisonniers et familles, ou encore sur le pardon de leurs fautes par la société et par Dieu.
Devant 300 des quelque 1 700 détenus de la prison de Rebibbia, Benoît XVI a insisté sur l’importance de promouvoir un développement du système carcéral qui, tout en respectant la justice, soit toujours plus adapté aux exigences de la personne humaine. « Je sais, a dit le pape devant le ministre de la Justice italien, que la surpopulation et la dégradation des prisons peuvent rendre encore plus amère la détention ».
Benoît XVI a alors appelé des institutions à contrôler les structures carcérales, les moyens, le personnel, de façon « à ce que les détenus ne purgent pas une double peine ».
Il a aussi été question du regard des autres sur les prisonniers. Benoît XVI a reconnu - comme le lui a expliqué un détenu - que beaucoup parlaient d’eux de façon féroce, avant d’ajouter avec un sourire que certains parlaient aussi de lui en termes féroces, mais que cela ne l’empêchait pas de poursuivre sa tâche.