Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
L’oligarque n’avait pas donné signe de vie depuis ce jour de septembre où il avait quitté le parti Juste cause. Un parti, réputé proche du pouvoir, à la tête duquel il avait été propulsé au printemps dernier, avant d’en être brutalement écarté, semble-t-il, pour ne pas avoir voulu jouer selon les règles imposées d’en haut.
Comme tout candidat sans parti, Mikhaïl Prokhorov va devoir réunir deux millions de signatures de citoyens pour avoir le droit de se présenter à la présidentielle. Mais pas de quoi l'effrayer : « Ce n’est pas dans mes habitudes de m'arrêter à mi-chemin », explique-t-il.
Interrogé sur les accusations de fraudes qui auraient émaillé les législatives du 4 décembre, le milliardaire a estimé qu’il fallait que la justice se penche sur tous les soupçons d’irrégularités, qu’elle punisse les coupables et mette en lumière la chaîne de responsabilités.
Des revendications également formulées par l'opposition qui a réuni plusieurs dizaine de milliers de personnes samedi à Moscou. Vladimir Poutine n’a toujours pas réagi publiquement, mais son porte-parole a expliqué que les témoignages sur les fraudes, qui se multiplient sur internet, ne concernent qu’une part infime du nombre total de bulletins, et ne remettent aucunement en question la légitimité du scrutin.
L'opposition, elle, maintient la pression. Deux partis appellent à manifester samedi et dimanche prochain, avant un nouveau grand rassemblement le 24 décembre 2011.