Avec notre envoyé spécial à Berlin,
Angela Merkel imposerait-elle ses vues à Nicolas Sarkozy ? A Berlin, François Hollande, le candidat socialiste à la présidence de la République, tient à célébrer une amitié franco-allemande équilibrée : « Je conçois cette relation comme un équilibre. Je n’imagine pas qu’un directoire puisse être organisé pour diriger l’Europe. Nous pouvons avoir des différends, mais nous sommes conscients qu’aucun pays n’a de leçons à donner à l’autre. En fait, nous avons besoin d’un compromis dynamique entre la France et l’Allemagne ».
Et c’est ce compromis que François Hollande esquisse quand il évoque la Banque centrale européenne (BCE) et son indépendance, sacrée pour les Allemands : « Je respecte son indépendance, mais je la voudrais aussi plus attentive à la situation de l’économie réelle. Je souhaite qu’elle puisse élargir son rôle de prêteur et intervenir de manière efficace contre la spéculation, dans le cadre des statuts actuels ».
François Hollande en est convaincu : il a plus de choses en commun avec les sociaux-démocrates allemands que Nicolas Sarkozy en a avec Angela Merkel : « Das schaffen wir gemeinsam, Deutschland und Frankreich. Wir gewinnen zusammen (Nous le ferons ensemble, Allemagne et France ; nous ler réaliserons ensemble) », a-t-il déclaré. Comme François Hollande pour la présidentielle française du printemps prochain, les sociaux-démocrates allemands voudraient, eux aussi, remporter les législatives de 2013 et battre les candidats conservateurs de la CDU d’Angela Merkel.
Alors que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel allaient déjeuner ensemble à Paris, François Hollande, à Berlin, a voulu mettre en scène l’image de l’alternance.