Avec notre bureau de Bruxelles
Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, estime qu’il faut saluer comme importantes les mesures supplémentaires annoncées par le gouvernement français après la révision de ses propres prévisions de croissance. Mais, clairement, pour le commissaire européen, le plan de rigueur annoncé lundi 7 novembre et les mesures adoptées à la fin août ne suffiront pas. Pour Olli Rehn, le gouvernement français devra « prendre le plus vite possible de nouvelles mesures, en particulier pour 2013, afin de corriger son déficit public excessif ».
La France table sur un retour à 3% du produit intérieur brut en 2013 pour son déficit. C’est la limite du pacte de stabilité de la croissance de la zone euro. Mais pour la commission, le déficit français devrait être largement au-delà, soit 5,1%. En cause, le ralentissement de la croissance. A l’échelle de l’Union européenne, elle s'est interrompue. Cette stagnation européenne pourrait se transformer en récession.
Pour la commission, la croissance révisée par la France à 1% l’an prochain ne devrait, en réalité, même pas dépasser 0,6 %, soit la moyenne de l’UE. Selon Olli Rehn, ces prévisions pessimistes sont pour les Européens un dernier appel au sursaut. Et c’est d’autant plus vrai pour la France que sa dette publique a, elle aussi, explosé. Elle est désormais à 92% du PIB, bien au-delà de la limite fixée à 60%.