Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le chemin a été long, émaillé d'obstacles. L’adhésion de la Russie avait notamment été remise en cause par les Etats-Unis, après la guerre russo-géorgienne d’août 2008. Les discussions avaient également pris du retard lorsque Moscou avait annoncé son intention de présenter une candidature commune avec la Biélorussie et le Kazakhstan, deux pays avec lesquels elle forme une union douanière.
Moscou à finalement renoncé à ce plan, mais depuis, n’a cessé d’afficher des signes d’exaspération, face à une situation qui s’enlisait. Les pourparlers s’étaient pourtant accélérés en fin d’année dernière, après la finalisation d’accords avec les Etats-Unis et l’Union européenne. Mais il fallait encore passer l’obstacle géorgien.
Reste à savoir ce que Moscou pourra gagner en intégrant l’organisation. Vladimir Poutine s’était publiquement interrogé le mois dernier : « Est-ce que ça servira la Russie ? C’est 50-50 », avait conclu le Premier ministre. De nombreux industriels russes s’inquiètent de l’arrivée probable de concurrents étrangers plus compétitifs, avec l’abaissement des droits de douane, d’autres en revanche insistent sur l’amélioration du climat d’investissement qu’apportera l’intégration de l’OMC.
La Russie pourrait décrocher son sésame lors de la conférence ministérielle de l’organisation, le mois prochain. En cas d’accord, l’entrée de la Russie à l’OMC pourrait être l’un des premiers dossiers sur lequel se penchera la nouvelle Douma issue des élections du 4 décembre.