Avec notre envoyée spéciale à Athènes
Georges Papandréou n’a pas encore démissionné, mais un communiqué a officialisé, dimanche soir, qu’il ne dirigerait pas le nouveau gouvernement. Il quittera donc ses fonctions deux ans avant la fin de son mandat.
Ce lundi est prévue à Bruxelles une réunion de l’Eurogroupe. Dans ce contexte, c’est un calme tout relatif qui est revenu à Athènes. L’accord conclu in extremis a permis à Evangélos Vénizélos, le ministre des Finances, de s'éviter une nouvelle fois les foudres de ses homologues. La Grèce aurait perdu davantage la confiance de ses partenaires s’il était arrivé aujourd’hui à Bruxelles les mains vides.
Soulagement dans le pays
Le quotidien Etnos pousse un « ouf » de soulagement. Le journal parle d’un accord historique pour l’unité nationale. Il faut dire que c’est effectivement la première fois que les deux plus grands partis –ennemis de toujours– font cause commune. Dans une Grèce traditionnellement très polarisée politiquement. « Epitelus », enfin ! Titre en gros le journal de gauche Tanea. Enfin le premier grand pas pour sauver le pays.
Trouver un nouveau chef de gouvernement
Mais on est encore loin d’un retour à la normale. Aujourd’hui, socialistes et conservateurs doivent choisir un nouveau Premier ministre. Et le grand favori pour ce poste est justement l’actuel ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, un poids lourd du Pasok. Mais va-t-il trouver grâce aux yeux du leader de la droite d’Antonis Samaras ? Rien n’est moins sûr.
Un deuxième choix pourrait alors s’imposer : celui de Lukas Papadimos. Il est socialiste également, mais il présente l’avantage de ne pas être associé au gouvernement encore en place. C’est un universitaire économiste qui a été pendant longtemps vice-président de la Banque centrale européenne. Lukas Papadimos est donc connu sur la scène européenne, ce qui peut-être un atout pour rétablir la confiance en la Grèce.
Transition rapide
La nouvelle équipe devrait normalement entrer en fonction et obtenir la confiance du Parlement d’ici une semaine. Sa première urgence sera certainement de faire ratifier le nouveau plan de sauvetage européen par le Parlement grec. Mais rien ne prouve que ce soit chose facile puisque la droite s’est toujours dite hostile à de nouvelles mesures d’austérité prévues par ce même plan anti-crise.
Les socialistes ont déjà prévenu : c’est seulement après l’entrée en vigueur de ce plan que ces législatives anticipées pourront avoir lieu. La date avancée à Athènes pour ce scrutin est le 19 février 2012.