Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Les marges de manœuvres sont minces pour le futur gouvernement, quel qu'il soit. Il ne pourra pas remettre en cause la politique d'austérité à l'oeuvre depuis un an et demi, il sera obligé de mettre en application l'accord de Bruxelles et son programme d'échanges de titres bancaires, et il devra s'en tenir strictement aux réformes afin de pouvoir toucher d'ici le 15 décembre la sixième tranche du prêt accordé en mai 2010.
Et s'il veut toucher dans les 18 mois qui viennent les 37 milliards d'euros restants sur les 110 décidés au départ, il devra là aussi rester fidèle à la rigueur fixée par l'Union européenne et le FMI, le Fonds monétaire international.
C'est ce qui fait dire à beaucoup de Grecs, et ce n'est pas nouveau, que le pays est sous tutelle – et cela fait étrangement écho à l'histoire de la Grèce puisqu'elle a longtemps été occupée ou dominée dans le passé. A la fin du XIX siècle déjà, le pays s'était retrouvé en faillite. Et ce sont des administrateurs français et allemands qui étaient alors venus examiner les comptes du pays.
Pour la Grecque Valia Aranitou, professeur de sciences politiques et économiques, le nouveau gouvernement n'aura aucune marge de manoeuvre :