Les réactions se multiplient après «l’arrêt définitif de la lutte armée» annoncé par l’ETA

Le président français Nicolas Sarkozy et les Etats-Unis saluent à leur tour, ce vendredi 21 octobre 2011, la « décision historique » de l’organisation basque indépendantiste. En Espagne, l’opinion est partagée entre soulagement et amertume, surtout pour les proches des victimes de l’ETA. En plus de 50 ans d’existence et une bonne quarantaine d’années d’actions violentes, l’organisation indépendantiste basque a fait plus de 800 victimes.

Après une première réaction prudente, les Etats-Unis ont salué dans l’annonce faite par l’ETA une étape historique vers la paix en Espagne. A son tour, le président français Nicolas Sarkozy a « pris acte » ce vendredi de la décision du groupe basque de renoncer définitivement à toute activité armée, ce qu'il a qualifiée de « victoire de la démocratie sur la violence ».

Nicolas Sarkozy a également promis que la France continuerait « à apporter un soutien sans faille à l'Espagne dans ses efforts pour assurer une paix définitive au Pays Basque ». La coopération policière franco-espagnole a permis d’affaiblir l’ETA. Douze chefs successifs de l’appareil militaire, six chefs de la logistique et cinq responsables politiques de l’organisation basque ont été arrêtés entre 2000 et 2010.

Les indépendantistes basques ont choisi plutôt la voie de la démocratie

Les responsables espagnols insistent, après la déclaration de l’ETA, sur la nécessité d’un désarmement effectif et sur la dissolution de l’organisation. Il faut dire que les autorités espagnoles ont été échaudées par l'épisode de 2006. La trêve déclarée cette année-là au mois de mars par l'ETA, pour faciliter les négociations secrètes avec le gouvernement, a été brutalement rompue en décembre de la même année et un attentat à l'aéroport de Madrid a fait 2 morts et 19 blessés.

Depuis plusieurs années, les indépendantistes basques ont choisi plutôt la voie de la démocratie, voulant rompre avec la violence du passé. Ils ont fait pression sur l’ETA, qui a fait quelques gestes remarqués. Au début de cette année notamment, l'organisation indépendantiste avait annoncé un cessez-le-feu « permanent et général », mais l'initiative a été jugée insuffisante par le gouvernement de Madrid.

La libération anticipée de ses 703 prisonniers en échange de la dissolution

On peut s’attendre dorénavant à des négociations difficiles avant que l’ETA ne remette l’armement dont elle dispose et avant qu’elle n’accepte sa dissolution. L’organisation espère obtenir en échange la libération anticipée de ses 703 militants, mais les familles des victimes pourraient s’y opposer.

Depuis son premier attentat en 1968, les actions violentes de l’organisation basque indépendantiste ont provoqué la mort de plus de 800 personnes. L’année 1980 a été la plus meurtrière, avec 92 tués. Parmi les victimes de l’ETA plus de la moitié étaient des membres des forces de l’ordre et près des deux tiers vivaient au Pays Basque.

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