Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Il est temps de changer de pouvoir ! », scandent les manifestants. Réunis sous une pluie battante, entre le théâtre du Bolchoï et le Kremlin, sous la statue de Karl Marx, les militants de l’opposition écoutent les orateurs qui se succèdent à la tribune.
Si Tatiana milite pour un changement de pouvoir en Russie, c’est avant tout pour une raison personnelle : « Je ne veux pas que Poutine reste encore 12 ans. Mes enfants ont dit que si Poutine restait, ils partiraient du pays, parce qu’ils ne voient pas d’avenir pour leurs propres enfants en Russie, malheureusement ».
Les organisateurs de cette manifestation autorisée espéraient ratisser large, mais la plupart des leaders de l'opposition ne se sont pas montrés. La foule, elle non plus, n’est pas au rendez-vous, entre 100 et 200 personnes tout au plus, les policiers, eux, sont au moins deux fois plus nombreux.
Le défenseur des droits de l’homme, Lev Ponomarev, est déçu : « Bien sûr que c'est peu, on est très peu nombreux, disons-le tout net. Pour l'instant, le peuple ne s'est pas réveillé, il s'accommode de la stabilité qui existe. Mais tous les experts, les économistes, s'accordent à dire que ces gens ne savent pas gouverner le pays et en cas de crise, tout s'effondrera ».
La semaine dernière, plusieurs leaders de l’opposition ont appelé à boycotter les élections législatives du 4 décembre, les considérant illégitimes et jouées d'avance. Ils espèrent aussi rassembler ce jour-là une foule importante sur l’une des places centrales de la capitale.