L’UE renforce sa discipline budgétaire

Le mot d'ordre pour le moment c'est « rigueur ». Face à l'ampleur de la crise de la dette, l'Union européenne va renforcer la discipline budgétaire de ses pays avec des sanctions financières à la clé pour ceux qui laissent filer leur déficit. C’est le paquet que viennent d’adopter les eurodéputés ce mercredi 28 septembre 2011 à Strasbourg.

Avec notre correspondante à Strasbourg, Joana Hostein

Tirer les leçons de la crise économique qui frappe l’Europe aujourd’hui : voilà l’objectif principal des six textes adoptés au Parlement européen.

D’abord un Etat ne pourra plus falsifier ses statistiques économiques, comme l’a fait la Grèce, sous peine de sanctions. Ensuite les pays, qui dépasseront les limites fixées par le Pacte de stabilité -3% de déficit et 60% de dette publique-, se verront rappeler à l’ordre et pourront écoper d’une amende.

Une mesure indispensable, selon André Reichardt, eurodéputé allemand de centre-droit : « C’est un peu comme sur la route. Si vous dites, il ne faut pas boire avant de conduire, les gens vont dire : aujourd’hui je fais une exception, c’est seulement une fois, on ne va pas continuer. Il faut des pénalités pour faire en sorte que les Etats membres aient une sanction devant les yeux quand ils font leur budget ».

Selon le député français du groupe Europe-Ecologie - Les Verts (EELV) Pascal Canfin, ce pacte d’austérité va avant tout freiner la reprise en Europe : « Il n’y a rien sur les investissements. Il n’y a rien sur la fiscalité. C’est pour cela qu’on refuse l’idée que la priorité de l’Union européenne aujourd’hui, ça doit être d’assurer à tout prix la réduction des déficits qui a comme conséquence une politique d’austérité généralisée ».

Nombreux sont conscients que ce paquet a un train de retard par rapport à la crise. Pas sûr donc que les mesures adoptées permettront réellement de rassurer les marchés.

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